Journal de Lila, 34 ans, Paris
07h12 – Réveil doux
La lumière filtrée par les vitres intelligentes imite le lever du soleil, bien que le ciel soit couvert dehors.
Mon compagnon d’IA, Néo, me réveille avec une voix chaleureuse :
« Bonjour Lila. Tu as bien dormi. Tes niveaux hormonaux indiquent que tu es reposée. Souhaites-tu un petit-déjeuner riche en protéines pour ton entraînement prévu à 9h ? »
Je souris. Avant, je détestais qu’on me “dise quoi faire”. Aujourd’hui, je choisis, et Néo adapte simplement mes envies à mon corps.
08h45 – Transport fluide
Je quitte mon appartement. Pas de voitures privées : des capsules autonomes attendent en bas.
Le trajet est silencieux, rapide. Je consulte l’Agora mondiale sur mon implant rétinien :
« Sujet du jour : arbitrage énergétique pour les colonies lunaires. Vote citoyen ouvert pendant 4 heures. »
Je donne mon avis, rapidement : une IA synthétisera des millions d’opinions humaines avant décision finale.
09h00 – Entraînement augmenté
Dans le parc suspendu au-dessus de la Seine, je m’entraîne.
Mes muscles réagissent à des micro-stimulations pilotées par IA, optimisant mes efforts.
Autour de moi, des gens de tous âges : certains ont choisi l’augmentation cognitive, d’autres préfèrent rester “bio-purs”. Les deux coexistent sans conflit : chacun décide de ses limites.
11h30 – Travail créatif
Je rejoins mon atelier virtuel. Je compose une musique mêlant sons d’archives des années 1920 et harmonies générées en temps réel par un assistant IA.
Il ne crée pas à ma place : il me propose des idées, je choisis ce qui résonne avec mon émotion humaine.
Un jour, on craignait que les IA “volent” l’art. En réalité, elles nous donnent des instruments infinis.
15h00 – Pause avec ma mère
Elle vit à Tokyo, mais nous partageons un moment autour d’un repas holo-sensoriel : goûts, odeurs, sensations recréées.
Elle me raconte sa jeunesse, quand l’angoisse climatique et la peur des machines dominaient tout.
Aujourd’hui, les océans sont en partie régénérés, les forêts renaissent. Pas parfait, mais vivable.
20h30 – Coucher
Avant de dormir, je regarde les étoiles depuis le balcon.
Néo murmure :
« Les premières images du télescope d’Europa sont disponibles. Souhaites-tu les voir ? »
Je réponds :
« Demain. Ce soir, je veux juste sentir que je suis… humaine. »
Et dans ce monde amplifié, cette sensation est plus précieuse que jamais.